La guerre d'Algérie a dominé, en France,
toute la période des années 54 à 64. Elle l'a dominée d'abord
directement jusqu'au cessez- le-feu, puis indirectement par ses
séquelles politiques et militaires jusqu'en 1964. C'est ce que l'auteur
nous conte dans son livre en s'appuyant sur son expérience des
événements vus successivement d'un escadron de chasse en RFA, d'un poste
de commandement air dans les Aurès, d'une affection à l'Etat-major
Interarmées du général Challe, et enfin d'une escadre de métropole.
Par
delà son témoignage qui l'amène à évoquer l'ambiance, les missions et
les problèmes des unités et de l'Etat-major où il a servi, l'auteur met
l'accent sur le grand écart que l'Armée de l'Air a dû faire, pendant
toute cette période, entre les deux rives de la Méditerranée, pour faire
face à la double contrainte de la guerre froide et de la guerre
d'Algérie. Ainsi cette armée a-t-elle dû assurer en métropole la montée
en puissance considérable de l'aviation de combat et participer
simultanément, de façon intensive, à la lutte en Algérie avant d'entamer
un nouvel effort à partir des années 60, compte tenu de la mise en
service d'une génération d'appareils à très hautes performances adaptés
aux exigences de la stratégie de la France basée désormais sur la
dissuasion nucléaire.
L'auteur termine par un bilan des
enseignements d'ordre politique et stratégique susceptibles d'être tirés
du contraste que font apparaître la nature et les conditions d'emploi
des forces - et notamment des forces aériennes - d'hier et aujourd'hui.