Partir provoque une rupture. Comment
peut-on vivre et s'immerger dans une autre réalité culturelle ? Que
reste-t-il d'une expérience vécue à l'étranger ?
Depuis la fin du XXe
siècle, les migrations humaines ne cessent de croître. Les projets pour
partir ne manquent pas : une «culture d'époque» impulsée par une
internationalisation des hommes, le besoin de se former à l'étranger, le
désir de voyage, la quête des «traces» généalogiques familiales. Au
cur des trajectoires professionnelles, individuelles et collectives, la
migration devient le passeport du nomade d'aujourd'hui.
Mais
est-ce si simple de partir ? Quels desseins et motivations poussent un
individu à rompre les amarres ? Quelles sont les phases d'apprentissage
les plus significatives ? Comment peut-on concevoir ce qui ne relève pas
de notre vision du monde ? Basée sur une analyse approfondie de
l'expérience d'Occidentaux en Asie (Inde et Chine), l'auteur retrace
l'initiation vers l'Ailleurs lointain et distingue trois volets : le
départ, l'expérience in situ et le retour.
Le mythe du voyage,
l'imaginaire, le rêve, le carpe diem ou encore l'expatriation donnent
raison à la mobilité humaine. Passage de frontière, vivre l'inconnu
devient une découverte de soi, de l'Altérité radicale et du monde. En
analysant les ressources qu'un individu peut mobiliser pour s'immerger
dans une autre culture, cet ouvrage rend compte précisément de la
réalité vécue. L'apprentissage interculturel se joue jusqu'aux «chocs du
retour». Rarement analysés, les rites du retour laissent émerger une
identité nouvelle, fruit d'un métissage fécond et d'une nouvelle
intelligence nomade.
Ce travail se situe au carrefour de
l'anthropologie culturelle, de la sociologie, de l'histoire, de la
psychosociologie et de l'éducation interculturelle.