Le faible et l'arbitrage, voilà deux notions qu'il peut paraître étrange
d'associer. Le faible, notion qui recouvre non seulement les catégories de
consommateurs, d'assurés ou de salariés mais également les parties
professionnelles en situation de déséquilibre, ne devrait pas être confronté à
cette justice privée considérée comme la justice des affaires et qui supposerait
un équilibre des forces. Pourtant, les interactions entre les parties en
situation de faiblesse et l'arbitrage sont de plus en plus nombreuses et
soulèvent d'importants enjeux. L'objet de cette étude est double. D'une part,
déterminer et préciser les rapports, souvent conflictuels, entre le faible et le
droit de l'arbitrage. D'autre part, proposer des solutions pour une cohabitation
harmonieuse de ces deux ensembles juridiques. L'analyse montre que si
l'arbitrage peut être une arme d'oppression procédurale, il peut aussi devenir
un outil favorisant l'accessibilité à la justice des parties faibles.