Il n'est pas de crise financière récente dans laquelle les dérivés n'aient été montrés du doigt pour avoir joué quelque rôle, jugé parfois positif, plus souvent négatif : pour les uns, les dérivés sont « le changement le plus remarquable qu'ait connu le monde financier ces dernières années » ; pour d'autres, ils ne sont rien moins que « des armes financières de destruction massive ». Mais, avant d'accabler les dérivés de tous les maux ou au contraire de les parer de toutes les vertus, sait-on exactement ce qu'ils sont ?
S'agissant d'une création de la pratique, le premier réflexe, naturellement, est de se tourner vers les praticiens eux-mêmes. Mais la recherche tourne court. Pour la plupart d'entre eux, les dérivés sont des contrats dont la valeur « dérive » de celle d'un actif « sous-jacent »... Pareille définition, qui satisfait peut-être l'analyse économique, ne saurait en revanche satisfaire l'analyse juridique. C'est cette analyse juridique des dérivés que l'auteur s'attache à mener ici, en démontrant que les dérivés sont tout à la fois des instruments de transfert de risque et une source de risque pour le système financier.