En octobre 1944, cela fait déjà deux ans que le Japon se trouve sur la défensive aussi bien sur terre que sur mer. Les défaites, puis bientôt les désastres se succèdent sans que cependant les militaires qui contrôlent le pouvoir à Tokyo, ne cherchent à y mettre fin en proposant aux Alliés une reddition.
Au contraire, au fur et à mesure que les batailles sont perdues, le Japon se crispe dans une résistance toujours plus acharnée où tous les moyens sont bons pour ralentir la marche en avant de l'adversaire. La guerre du Pacifique, de par son immensité géographique, se transforme en une formidable équation logistique que le Japon ne peut résoudre. Dévasté, sans ressources, à bout de souffle, le pays cherche encore par tous les moyens à se battre.
Cette autodestruction passe notamment par la création du corps de kamikazés, ces pilotes de l'armée de l'air puis de terre qui devaient se précipiter avec leurs avions chargés d'une bombe sur les navires ennemis dont rien jusque-là n'avait pu entamer la remontée vers les îles de l'archipel. Ultime recours contre l'écrasante suprématie de l'ennemi. Sacrifier sa jeunesse, voilà où en est arrivé le Japon militariste.
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Historien, Christian Kessler est professeur à l'Athénée Français de Tokyo et enseignant aux universités. Il a écrit de nombreux articles et livres sur le Japon où il réside depuis longtemps et dont il est un spécialiste.
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