Dernière victoire des Suisses dans une bataille d'envergure, celle de Novare en 1513 a vu une armée cosmopolite au service de la France s'affronter, pour la domination du Milanais, aux Suisses alliés au duc de Milan. Cette défaite de Louis XII s'inscrit dans une guerre généralisée entre la France, Venise et l'Écosse d'une part et l'Angleterre, l'Empire, les Suisses, l'Espagne sous l'incitation du pape de l'autre. 1513 a vu en effet une invasion de l'Angleterre par l'Écosse stoppée à Flodden où périt le roi Jacques IV, une invasion anglo-impériale au nord de la France et la défaite humiliante de Guinegatte où les cavaliers lourds français tournent bride presque sans combattre, enfin des troubles sociaux qui ont ébranlé la Confédération suisse.
Novare marque l'apogée de la puissance militaire des Suisses, le dernier moment où leur système militaire basé sur le choc d'une masse d'infanterie a pu l'emporter face à des armées véritablement interarmes. Elle permet d'expliquer pourquoi les « orgueilleux faiseurs de roi » n'ont pas été à même d'influencer la politique européenne malgré leurs succès retentissants dans les guerres de Bourgogne.
Olivier Bangerter met en lumière les évolutions de l'art militaire ; il nous éclaire sur l'armement, l'organisation et les motivations des chefs et des soldats. Il tente de reconstituer les événements ; nous nous retrouvons ainsi face aux charges des gendarmes ou exposés au choc des formations de piquiers. Il nous familiarise avec le contexte de Marignan, qui a été bien plus complexe que ce que l'on a appris à nos écoliers, et tellement plus intéressant.