La vision schématisée des guerres indiennes du Texas et du
Nouveau-Mexique (1825-1875) les réduit d'ordinaire aux conflits
entre les pionniers, les Apaches, les Comanches et les Kiowas. Si les
réminiscences de ceux qui vécurent les événements sont essentielles pour
les situer dans l'espace et le temps, leur exégèse démontre leur déficience
en objectivité. Cependant, le manichéisme de ces auteurs ne peut
s'effacer en faveur du mythe du bon sauvage.
Les Apaches, les Comanches et les Kiowas furent eux aussi des
envahisseurs qui, tout à tour, annihilèrent ou dépossédèrent de leurs
terres et de leurs biens les tribus autochtones du Texas avant de razzier
les États mexicains en deçà du Rio Grande.
Le devenir des Comanches, des Kiowas et des Apaches
procédait trop de leur addiction à la prédation pour s'installer dans
la continuité. Ces hommes du néolithique affrontèrent donc une létale
alternative : disparaître ou évoluer. Pour ne pas changer, leurs trois
dernières générations résistèrent avec un courage et une endurance
hors du commun. Ils étaient comme le vent dans la plaine mais, comme
le souligne l'auteur, «ils furent emportés par celui qui souffla sur les
Monts Chiricahuas et les Grandes Plaines du Sud».