La bataille de Yorktown, en octobre 1781, symbolise la fin
de la guerre de l'Indépendance américaine et le début de l'amitié
franco-américaine. La FAYETTE,
ROCHAMBEAU, WASHINGTON en sont les héros représentés sur bien des images d'Épinal. Cette victoire est surtout connue par ses conséquences
politiques et internationales, ce qui occulte bien d'autres aspects de la
bataille. Elle mérite pourtant de rester un modèle de stratégie. C'est d'abord
une bataille interarmées : la coopération de l'amiral de GRASSE
et du général de ROCHAMBEAU
est à souligner par sa nouveauté et
son efficacité. C'est également une bataille interarmes, où fantassins,
artilleurs, cavaliers, ingénieurs et partisans agissent de concert pour
vaincre au moindre coût. Les pertes humaines sont minimes et le service de
santé fonctionne correctement, événement rare à cette époque. C'est
une bataille idéologique mais aussi moderne et technique. Les Français font
l'essai des fusils et canons qui sont les meilleurs du siècle. Cet armement est
déjà déterminant comme il le sera plus tard pendant la Révolution et l'Empire.
Le colonel d'ABOVILLE, ancêtre
de notre illustre « rameur » contemporain, commande l'artillerie du siège. Le
vaincu, le général anglais CORWALLIS le considère comme le principal artisan de la victoire
franco-américaine.
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Raymond BOURGERIE
et Pierre LESOUEF, anciens
officiers du Génie, sont des spécialistes de l'histoire de l'institution
militaire.
Raymond BOURGERIE,
contrôleur général des Armées, a professé dans les écoles d'officiers
l'histoire de l'organisation et de l'administration militaires.
Pierre LESOUEF, général
(C.R.), diplômé de l'institut des Sciences politiques de Paris, a été chef du
cours d'histoire à l'École Supérieure de guerre.